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Derniers instants avec nos hôtes

Après ma première nuit passée dans un vrai lit depuis le début du Marius Tour et un solide petit déjeuner servi par mes sympathiques hôtes, c'est en pleine forme et remis des émotions de la veille que nous avons pris le départ de Fondoresse aux alentours de 9h45.
Un vrai temps d'automne, nuageux, froid et venté.

La matinée a été assez mouvementée, faite de forts dénivelés et de deux détours, en raison de deux rivières toujours aussi infranchissables pour Marius. Mais je sais désormais que sans pour autant insister, je ne dois pas lui laisser avoir le dernier mot.

C est là-haut que Marius a glissé !(A droite, on aperçoit le sentier se dessiner)

Ainsi, vingt minutes après le départ, il a paniqué à la vue d'une flaque d'eau, alimentée par un petit ruisseau, au milieu du sentier. J'ai tenté d'user de tous mes stratagèmes et de mon autorité, allant même jusqu'à lui donner un petit coup de badine (pour le stimuler habituellement). Comme rien n'y faisait, j'ai choisi la bonne vieille méthode de l'abandon, et ai fait mine de partir sans lui, "Allez, salut, je te plante là, tout seul!". Comme je l'avais attaché à un arbre, il s'est affolé en voyant que je m'éloignais et a commencé à braire. C'est alors qu'un autre âne a répondu à son écho et enfin, il s'est décidé à avancer dans cette flaque!

Rencontre au détour d'un chemin

A partir de là, avec cette petite victoire sur la phobie de l'eau, pour laquelle je l'ai félicité, récompensé de mes caresses, j'ai décidé de persévérer et d'adopter une autre attitude.
A l'approche d'une flaque ou d'une rivière, je ne regarde pas Marius, je continue mon chemin et il semblerait qu'il suive facilement, sans bloquer.
Je sais désormais qu'à force de patience et de persévérance, un jour, l'eau ne représentera plus ni un danger, ni une phobie pour Marius.

Toujours plus haut

Nous avons pris un chemin pour descendre jusqu'à 620 mètres d'altitude puis remonter jusqu'au col du Gourdon, situé lui à 953 mètres d'altitude. J'avais un peu d'inquiétude car ce chemin, pourtant indiqué comme sentier équestre, ne semblait pas être balisé jusqu'au bout. Mais au fur et à mesure que nous évoluions, je remarquais que certaines branches de sapins avaient été coupées et que nous marchions sur les traces d'un cheval.

Vue nuageuse sur les Trois Becs

Avant d'atteindre le col, nous avons croisé un groupe de randonneurs avec un âne, finalement, les randonnées de ce type sont légion dans la région, pour le plus grand plaisir de chacun!

Nous avons alors entamé une ascension douce vers le col de la Chaudière, pour l'unique désir de faire une photo. Sur notre gauche, nous avons marché le long de l'un des Trois Becs de la forêt de Saou, le Veyou, avec au loin, Roche Courbe. Ce site remarquable, dominant la vallée de la Drôme, est réputé magnifique mais très dangereux. (Un accident mortel de randonnée s'y est produit en 2006 et le sentier du Pas de la Siara a été fermé depuis.)
On l'a fait

Puis, demi-tour, une petite descente tranquille pendant environs 700 mètres nous a permis de rejoindre notre itinéraire équestre en vue d'atteindre Rémuzat, puis de longer sa crête à 1166 mètres. Nous avons traversé un troupeau de moutons dont l'un d'eux a surgi de nulle part, tapi dans les herbes et a surpris Marius, qui a entamé une petite course. J'ai craint qu'à nouveau il ne s'emballe et soit incontrôlable, mais j'ai réussi à le calmer et l'éloigner du troupeau.

Comme chacun de nous avait l'estomac dans les talons, nous sommes redescendus et avons rejoint la départementale avant de trouver une aire de repos.
J'ai débâté Marius qui a festoyé d'herbe bien verte et grasse et j'ai à mon tour déjeuné, réchauffé par quelques rares rayons de soleil. J'ai rencontré un groupe de parisiens en vacances et leur ai fait partager mon aventure en compagnie de Marius, suscitant toujours autant d'intérêt, en effet, de nos jours, dans le monde un peu fou dans lequel nous vivons, croiser un homme et un âne dans la montagne est hors du temps.

Vers 14h30, nous avons repris notre descente jusqu a Saint Nazaire, soit tout de même 7km de descente. Bien que tranquille, je me suis demandé s'il était plus facile de descendre que de monter.

Rochefourchat

Nous avons traversé la charmante bourgade de Rochefourchat, qui ne compte que trois bâtisses et une petite église avec son petit cimetière.

Nous sommes arrivés par la départementale au gîte équestre Le relais de la source, tout près de Saint Nazaire.

Aujourd'hui, malgré le temps et l'itinéraire en dents de scie que nous avons parcouru, j'ai pu apprécier les paysages dont la diversité est toujours aussi surprenante depuis le début de l'aventure, d'un vallée à l'autre, la végétation, le climat mais aussi l'écosystème changent.
Quant à Marius, il devient de plus en plus proche et dépendant de moi, cherchant ma présence et mon contact de plus en plus souvent, sans pour autant inciter à un rapport dominant/dominé.
Je pense que lui et moi entretenons une relation basée sur le respect et la complicité, sans que l'un ne cherche à prendre l'ascendant sur l'autre.

Demain, je pense consacrer la journée au repos, peut-être avancer un peu dans mon itinéraire dans l'après-midi.
Dès jeudi, je mettrai quelques photos en ligne.

A bientôt!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

une journée de repos?
mais vous allez vous ennuyer!!!
prenez soin de vous deux!!

Anonyme a dit…

la Fée minime

Profitez en pour recharger vos batterie ....Content le père Marius ????

Anonyme a dit…

Ainsi Marius commence à vaincre sa phobie de l'eau, c'est super.Vos photos sont très belles,profitez bien de ce jour de repos.

Anonyme a dit…

Bonsoir Bouille .
Bien jolies photos, quel magnifique reportage et que de beaux souvenirs pour toi ...wouaww...tu en as bien de la chance et surtout du courage, pour braver ainsi les montagnes.
Continue ta route tu vas y arrivé ainsi que Marius il m'a l'air bien costaud (chouchoute le bien, il y arrivera) Gros bisous à vous deux

Anonyme a dit…

Moi je n'aurais jamais un tel courage. tu vois je te lis chaque jour, comme je te l'avais promis. SAXO

A propos de nous...

Depuis huit ans, se promène sur les sentiers de la Drôme Provençale un jeune bourricot répondant au doux nom de Marius... Au bout de la longe ... votre hôte. Il y a quelques temps, à la croisée d'un chemin, nous avons fait la rencontre de Bandit et Joëlle. Depuis nous ne nous quittons plus et partageons chacune de nos balades... Chaque année, nous associons nos périples de plusieurs centaines de kilomètres à une cause, une action caritative. Ainsi, après avoir récoltés des fonds en 2008 pour la lutte contre la Mucoviscidose, nous avons renouvelé notre action en 2009 puis en 2010 pour Gabriel, un petit garçon polyhandicapé de Condorcet dans la Drôme.

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