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Les jours s'égrainent. Un à un, je les compte. Jour après jour, j'imagine ce périple.
J'ai hâte d'être sur le départ. Patience.
Je prépare donc mon parcours. Sur la carte, j'imagine les paysages.
300 kms... Parfois je me dis que je suis fou d'entreprendre une telle aventure. Mais quelle aventure! Je crois que j'en ai fondamentalement besoin. Question de survie. Comme pour me prouver à moi même que je peux y arriver. Que je peux arriver à aller au bout de moi même.
Beaucoup s'étonnent autour de moi : "Tu pars tout seul?"... "Ben oui!!"... Une réponse qui sonne comme une évidence. Certains vont voyager au bout du monde, dormir dans des hôtels 4 étoiles au bord d'une mer turquoise... Danser "la danse des tongs" dans un club-med ou à la fête d'un camping bondé de touristes. Moi je vais passer trois semaines sur les sentiers de la Drôme Provençale avec mon âne. Quelle idée... "Solitude, ma meilleure amie", c'était le tire d'un texte que j'avais écris lorsque j'avais 18 ou 19 ans. Elle ne m'a pas vraiment quitté. C'est elle qui m'accompagnait déjà lorsque mes yeux découvraient le monde mignature qui vivait autour de moi...
Alors voila, mon parcours se dessine sur ma carte IGN. Déjà près de 130 kms pour 10 jours de marche. La moitié. Le tracé pourrait changer quelques semaines avant le départ. Il faut que je vérifie que les sentiers soient bien accessibles pour un âne!! Je dois aussi faire gaffe aux rivières car Marius à une sainte horreur de l'eau... Surtout celle qui s'écoule. Alors voilà à quoi ressemblera le début du périple :

Jour 1 : Rousset les Vignes - Le Pègue - La Roche Saint Secret (Le chateau) : 15.45 km
Jour 2 : La Roche Saint Secret (Le chateau) - Dieulefit - La Chapelle de Comps : 16.98 km
Jour 3 : La Chapelle de Comps - Bourdeaux - nuit au Relais du Temple : 14. km
http://lerelaisdutemple.free.fr/
Jour 4 : Relais du Temple - Col de la Chaudière : 12.20 km
Jour 5 : La Chaudière - Direction St Nazaire le Désert - nuit au relais équestre La Source : 12. km - http://www.drome-a-cheval.com/relais/source-diois.htm
Jour 6 : Relais"La Source" - Volvent : 12.32 km
Jour 7 : Volvent - La Motte Chalencon : 16 km
Jour 8 : La Motte Chalencon - Plateau du Saint Laurent (Saint May) : 15.93 km
Jour 9 : Plateau du Saint Laurent - Rémuzat (Camping) : 10.72 km
Jour 10 : Rémuzat - Cornillon (Plan d'eau) : 8.34 km
Voila, le jour tant attendu est enfin là. Le fameux Marius Tour 2007....
Avec une demi-journée de retard tout de même... Mais bon... Départ donc samedi matin finalement.
Merci à toutes et à tous pour tous vos messages d'encouragement. C'est très gentil.
Je laisse la main à Zette qui tiendra à jour ce blog durant mon absence. C'est en effet elle qui retranscrira mes comptes rendus au quotidien. J'espère que vous serez nombreux à les suivre.
@bientôt...


Dernière ligne droite avant le départ...
Trois jours avant le grand jour...
Trois jours avant de vivre cette grande aventure de 360 km
Trois jours pour finir de tout préparer
Trois jours pour ne rien oublier

J'ai encore pas mal de boulot avant d'être fin prêt notemment acheter la bouffe et paraméter mon GPS,...

Trois jours ne seront finalement pas de trop...
Voici au jour le jour les 24 étapes de ce périple d'environ 350 km



Jour 1 (samedi 4) : Rousset les Vignes - Le Pègue - La Roche Saint Secret (Le chateau)
Jour 2 (dimanche 5) : La Roche Saint Secret (Le chateau) -La Chapelle de Comps.

Jour 3 (lundi 6) : La Chapelle de Comps - Bourdeaux : 15km
Jour 4 (mardi 7) : Bourdeaux - Col de La Chaudière : 12.20 km
Jour 5 (mercredi 8) : Col de La Chaudière - Saint Nazaire le Désert.
Jour 6 (jeudi 9) : Repos .... Une journée St Nazaire le Désert Nazaire le Désert
Jour 7 (vendredi 10) : Saint Nazaire le Désert - La Motte Chalencon (camping) : 22.79 km
Jour 8 (samedi 11) : La Motte Chalencon - Plateau du Saint Laurent : 17.65 km
Jour 9 (dimanche 12) : Plateau du Saint Laurent - Rémuzat


Après dix jours de marche, le dimanche 12 août je pense m'octroyer une petite pause
sympathique au plan d'eau de Cornillon. Repos et pieds dans l'eau !! Que du bonheur...


Jour 10 (lundi 13) :Cornillon - La Motte Chalancon - Pommerol 15 km
Jour 11 (mardi 14) : Pommerol - Rosans 13,86 km
Jour 12 (mercredi 15) : Rosans - Montmorin 15,25 km
Jour 13 (jeudi 16) : Montmorin - L'Epine (10,82 km)
Jour 14 (vendredi 17) : L'Epine - Montclus - Chanousse (gîte) 15,39km
Jour 15 (dimanche 19) : Chanousse - Orpierre (14,86 km)
Jour 16 (dimanche 19) : Orpierre - Col des Anges - Col de la Croisette - Eygalayes - Pelleret - Gresse/Mévouillons (20,50 km)
Jour 17 (lundi 20) : Gresse/Mévouillons (Le col) - Montbrun-les-Bains (19,20 km)
Jour 18 (mardi 21) : Repos ...




Jour 19 (mercredi 22) :
Montbrun-les-Bains - Savoillans - Brantes (13,35 km)
Jour 20 (jeudi 23) : Brantes - Plaisians - Buis-les-Baronnies (15,45 km)
Jour 21 (vendredi 24) : Buis-les-Baronnies (petit marché de producteurs)- Chateauneuf de Bordette (23,30 km)
Jour 22 (samedi 25) : Chateauneuf de Bordette - Nyons - Rousset les Vignes (23,38 km)
A les joies de l'informatique...

Quant tout fonctionne, c'est formidable, on loue le progrès.

Mais dès le moindre bug, c'est une catastrophe.

Alors au lieu de battre la campagne dès vendredi, j'ai surfé sur la Toile afin de résoudre mon problème de GPS, jusque samedi après-midi. J'ai donc dû bousculer un peu l'itinéraire prévu et je vais tenter de rattraper jour après jour, le retard pris.

Après une heure de chargement, c'est aux alentours de 17 heures que Marius et moi sommes enfin partis. Baya, cette fois, ne fera pas partie du voyage.

Nous avons réussi à rallier Rousset les Vignes - La Pègue pour enfin arriver aux alentours de 21 heures à La Roche Saint Secret, (cette fois-ci, pour de bon!) dans un gîte équestre.

Là, première rencontre comme j'aime en faire lors de mes périgrinations, avec un papi hollandais et certainement deux de ses petits-enfants qui faisaient également une randonnée... à dos d'âne! Inutile de vous dire quel a été le sujet de notre conversation, quand deux passionnés de nature et d'ânes se rencontrent...

Mais la fatigue comme le bouleversement imprévu de la journée ont eu raison du plaisir de la soirée et Marius et moi sommes fourbus, première journée oblige. Je pense que demain matin, ce sont les courbatures qui vont me réveiller.

Je compte partir le plus tôt possible, après avoir tout de même récupéré des efforts fournis. Je vais tenter de me rapprocher le plus possible de Bourdeaux, prévu initialement pour ce dimanche.

Mais sachant que je porte un sac de 13 kilos sur mon dos et Marius de 30 (dont 11 de vivres) sur le sien, qui d'après vous souffre le plus dans ce début d'aventure?

A demain!


La première partie de l'étape nous a réservés quelques petites surprises, les pentes étaient rudes et le terrain caillouteux n'a pas facilité notre évolution. J'ai donc appliqué l'astuce trouvée lors de ma dernière randonnée pour motiver Marius à avancer, je l'ai fait passer devant moi et lui ai collé aux sabots. J'avais donc une vue imprenable sur sa croupe...



C'est sur les coups de midi, par un temps très chaud mais heureusement venté que nous avons atteint les hauts de Dieulefit. J'ai débâté Marius, on a cassé la croûte ensemble et j'ai prétexter de la chaleur pour m'accorder une petite sieste, après tout, on est stressés toute l'année au boulot, si c'est pour courir encore contre le temps en vacances, autant rester chez soi!
Nous avons repris tranquillement le départ, sans nous presser et cette fois-ci, sur un terrain bien moins hostiles où nous avons suscité la curiosité des touristes randonneurs que nous avons croisés.
A chaque rencontre, si agréable soit-elle, la même remarque, "Ah, c'est têtu un âne!", ce quoi je devais rapidement répondre qu'un âne est un animal qui réfléchit beaucoup et n'a pas la fougue ni la témérité de son lointain cousin équin, n'aime pas les décors très colorés et tout ce qui est sombre et donc, bloque un peu sur certains obstacles, lui donnant à tort sa réputation bornée.
Cependant, tous les promeneurs ont été très aimables et seul Marius n'a récolté les lauriers, quant à moi, je n'étais là que pour l'assister, le monde à l'envers.
A ce sujet, il semblerait qu'il ait pris ses aises avec les hommes.
Alors que nous arrivions sur la place de Dieulefit, devant le bistrot local, à une heure d'affluence apéritive, Marius a décidé de se lâcher, et tout un public médusé a pu constater qu'il avait effectivement une nourriture riche et abondante...
(Note pour plus tard, apprendre à Marius à ne plus déféquer devant les gens...)

Comme la journée à été éprouvante, après plus de 10 heures de marche et de bonnes frayeurs où Marius, dont le gabarit n'était pas adapté pour le GR9, petit sentier pédestre, pouvait à chaque instant être déséquilibré par le poids et le balancement des sacoches, finir sa course dans un ravin, j'ai décidé de m'installer devant l'église de Comps pour la nuit.



Demain, j'ai prévu de rallier Boudeaux, ce qui devrait poser moins de problèmes, ce n'est pratiquement que de la descente tranquille.

Peu à peu, nos corps s'adaptent au rythme de la nature.

A demain!
Après une première nuit particulièrement difficile où j'ai servi de repas aux moustiques, j'ai pris le départ vers 9 heures, après un solide petit-déjeuner et le chargement de Marius qui lui avait bien récupéré.

Tantôt derrière

Après une nuit passé à côté de la chapelle de Comps et de son cimetière,Marius et moi avons pris la route aux alentours de 10h,pour une journée tranquille, sur un terrain agréable, fait de descentes douces.

Des feuilles séchées en guise d'apéritif...

Le temps était de la partie, nuageux mais idéal pour la circonstance.
Tantôt devant, tantôt derrière lui lorsqu'il avait du mal à passer certains obstacles, mais toujours dans la sérénité, au contraire des diffcultés et des risques rencontrés hier!
Je suis arrivé à la croisée de deux chemins, dont les deux pancartes opposées indiquaient Bordeaux, à un km de distance, j'étais un peu déstabilisé, pendant qu'impassible, Marius se restaurait...
Une vue imprenable!

Vers 14h, nous avons donc pris notre déjeûner au calme, aux abords d'un cimetière protestant... en compagnie de voisins silencieux!
Sur le chemin, Marius a observé ses cousins équins, je me suis demandé que pouvait-il bien se passer dans sa tête à ce moment-là...
Ce magnifique cimetière protestant invite au respect.

Alors que nous étions proches de l'arrivée, dans une clairière où Marius n'avait qu'à se baisser pour profiter de l'herbe fraîche, il s'est contenté de feuilles sèches tombées d'un arbre...
Allez comprendre...
Au hasard du sentier, nous avons rencontré un couple avec leurs enfants en promenade avec un collègue de Marius qui lui, pouvait traverser un ruisseau sans craintes, probablement habitué aux lieux et aux rituels des randonnées. J'ai tenté de mesurer mon fidèle compagnon aux autres, je suis même allé jusqu'à me mouiller jusqu'aux chevilles pour lui montrer l'exemple mais rien n'y a fait, l'eau semble toujours autant l'impressionner.

Chemin faisant, c'est vers 17h que nous avons atteint Bourdeaux.
Le temps de traverser le village, de donner quelques interviews et de poser pour des photos de stars, je me suis rendu à l'Office du Tourisme afin de dénicher un bivouac pour la nuit.
Pendant que l'employée désespérait de me trouver un gîte libre, à l'extérieur, Marius commençait à s'impatienter.

Les miracles de la technologe moderne.

Une heure plus tard, j'ai rencontré Pascaline et Alain Chambart, propriétaires et gérants du camping à la ferme Tzig'Ane , qui proposent des randonnées et promenades à dos d'âne, comme beaucoup dans cette belle région. Ils nous ont gentiment accueillis, alors qu'ils affichaient complet, et je tiens à les en remercier chaudement. Nous avons retrouvé ce couple croisé au bord de la rivière et j'ai passé la soirée à partager avec eux notre passion commune pour nos compagnons.

Demain, nous comptons rallier le col de La Chaudière.
En attendant, Marius et moi allons pouvoir dormir au calme!

A demain!
Une nouvelle porte vers l'aventure

Les jours se suivent et ne se ressemblent décidément pas.
Dès le lever, le temps était très frais et les nuages épais et bas. Le vent soufflait fort, malgré la faible altitude (le camping se situe à 451 mètres).

Quel temps !!!!

Dès le matin, l'agitation au sein du camping a déstabilisé Marius en raison des divers chargements et préparatifs d'autres randonneurs.
J'ai préféré attendre que le calme revienne pour bâter et préparer Marius et c'est en début d'après-midi que nous avons pris congé de Pascaline et Alain , non sans les avoir encore une fois remerciés pour leur accueil chaleureux et précieux conseils pour la suite de notre aventure.

J'appréhendais la suite car afin de m'éviter de faire un trop grand détour, j'avais la possibilité de raccourcir mon trajet par la traversée d'une rivière.

Marius n' a rien voulu savoir

Je me suis résigné au bout de plus de deux heures de négociations fermes et ayant usé de tous les stratagèmes afin d'encourager Marius a dépasser sa phobie de l'eau.
Tout comme certains d'entre nous grimpent affolés sur une table à la simple vue d'une petite souris, Marius a la phobie de l'eau, et je ne peux pas lui en vouloir, c'est incontrôlable pour lui. Je n'ai donc pas insisté, il prendra confiance au fur et à mesure.
Une vieille dame a assisté à la scène et a tenté de m'aider , mais a fini par conclure que d'après le regard noir de Marius, dans lequel elle lisait de la colère, il ne fallait plus insister.



J'ai donc rebroussé chemin, et deux solutions s'offraient alors à nous:
Soit je perdais une heure a revenir sur nos pas et reprendre le trajet initial, soit j'empruntais une passerelle non loin d'ici.
Là encore, j'ai hésité car elle était très étroite et semblait ne pas être adaptée au gabarit de Marius.

Une réserve d' eau originale

Finalement, la traversée s'est déroulée sans encombre et nous sommes arrivés au camping de Bezaudun Sur Bine, en terre huguenote, où là encore, nous avons longé de petits cimetières, tels le protestant à côté duquel nous avions déjeuné hier. Pour la petite histoire, jadis, les protestants n'avaient pas le droit d'inhumer leurs défunts dans les mêmes terres que les catholiques, ils ont donc construit les leurs à l'écart de tous les lieux de cultes qui n'étaient pas les leurs, ainsi, au détour des chemins, il n'est pas rare de voir une petite clôture de pierres sèches délimiter les sépultures.

Nous avons repris le GR9 et à nouveau, pour notre plus grand plaisir, nous avons fait la joie, l'admiration et les questions des touristes ou promeneurs que nous avons croisés.
J'ai même rencontré un marchand de fruits et légumes très sympathique qui a offert des carottes à Marius!
Des carottes pour la route

Le GR9 traverse souvent des aires naturelles de pâturages et nous nous sommes retrouvés parmi des vaches et leurs veaux, sans que cela ne perturbe ni les uns, ni les autres!

On va voir les vaches ??

Seulement voilà, à 17h15, nous n'avions pas fait un dixième du parcours initialement prévu pour la journée. Je me suis alors rappelé qu'Alain et Pascaline m'avaient conseillé d'emprunter un chemin. Bien qu'à fleur d'un ravin, il était tout à fait praticable pour Marius et moi.
C'est en voulant passer entre deux sapins que Marius a dérapé et a entamé sa chute vers ce ravin vertigineux. Je l'ai vu partir de l'arrière, j'ai tenté de le tirer mais plus je le faisais, plus il était entraîné par le poids des sacoches et je ne pouvais plus le retenir.
J'ai alors essayé de le débâter, le chargement a dégringolé et Marius a encore plus été déséquilibré.
A force de l'encourager, et de lui donner toute mon énergie, nous avons réussi à reprendre le chemin.
J' avais le vertige avant cet incident

100 mètres plus loin, je l'ai attaché et suis revenu sur mes pas pour descendre récupérer tout le chargement au fond du ravin.

Bon ben y a plus qu' à tout remettre

J'ai calmé et rebâté Marius et nous avons décidé de mettre un terme à l'étape du jour quand nous avons aperçu une ferme.
Là encore, nous avons été chaleureusement accueillis et hébergés par les habitants de ce charmant endroit, Henriette et , picards d'origine venus passer leurs vacances. J'ai passé en leur compagnie une très agréable soirée, riche en émotions que j'ai eu le plaisir de leur faire partager.

Peu à peu, je relâche la pression et je réalise combien les liens entre Marius et moi se resserrent chaque jour d'avantage. Notre relation est quasiment fusionnelle surtout depuis cette terrible épreuve. Je remarque que dès que je quitte son champ de vision ou qu'il ne sent plus ma présence, il s'affole, tout comme je l'ai trouvé en train de faire demi-tour alors que j'étais au fond du ravin à ramasser les sacoches. Je me rends compte que j'aurais tout donné pour le sauver de ce précipice tant nous sommes proches et de plus en plus complices. Même si j'ai eu très peur pour Marius, je sais désormais que tous les risques que j'ai pris pour lui valent le coup!


Il paraît dérisoire de dire que nous ne sommes pas en haute montagne, en effet, le col de la Chaudière n'est qu'à 1000 mètres d'altitude et nous sommes arrivés à Fondoresse (chez Henriette et Jean-Philippe) à 849 mètres. Et bien que les sentiers soient balisés et adaptés à la randonnée, les accidents peuvent survenir n'importe où, n'importe quand et aux plus chevronnés d'entre nous. Ainsi les guides les plus aguerris dévissent-ils des plus hauts sommets, malheureusement.

Demain, je compte rallier Saint-Nazaire, soit environs 17 km de marche.
Pour l'heure, l'émotion est encore trop forte pour prendre du recul sur cette journée.
Plus de peur que de mal.

A demain!
Derniers instants avec nos hôtes

Après ma première nuit passée dans un vrai lit depuis le début du Marius Tour et un solide petit déjeuner servi par mes sympathiques hôtes, c'est en pleine forme et remis des émotions de la veille que nous avons pris le départ de Fondoresse aux alentours de 9h45.
Un vrai temps d'automne, nuageux, froid et venté.

La matinée a été assez mouvementée, faite de forts dénivelés et de deux détours, en raison de deux rivières toujours aussi infranchissables pour Marius. Mais je sais désormais que sans pour autant insister, je ne dois pas lui laisser avoir le dernier mot.

C est là-haut que Marius a glissé !(A droite, on aperçoit le sentier se dessiner)

Ainsi, vingt minutes après le départ, il a paniqué à la vue d'une flaque d'eau, alimentée par un petit ruisseau, au milieu du sentier. J'ai tenté d'user de tous mes stratagèmes et de mon autorité, allant même jusqu'à lui donner un petit coup de badine (pour le stimuler habituellement). Comme rien n'y faisait, j'ai choisi la bonne vieille méthode de l'abandon, et ai fait mine de partir sans lui, "Allez, salut, je te plante là, tout seul!". Comme je l'avais attaché à un arbre, il s'est affolé en voyant que je m'éloignais et a commencé à braire. C'est alors qu'un autre âne a répondu à son écho et enfin, il s'est décidé à avancer dans cette flaque!

Rencontre au détour d'un chemin

A partir de là, avec cette petite victoire sur la phobie de l'eau, pour laquelle je l'ai félicité, récompensé de mes caresses, j'ai décidé de persévérer et d'adopter une autre attitude.
A l'approche d'une flaque ou d'une rivière, je ne regarde pas Marius, je continue mon chemin et il semblerait qu'il suive facilement, sans bloquer.
Je sais désormais qu'à force de patience et de persévérance, un jour, l'eau ne représentera plus ni un danger, ni une phobie pour Marius.

Toujours plus haut

Nous avons pris un chemin pour descendre jusqu'à 620 mètres d'altitude puis remonter jusqu'au col du Gourdon, situé lui à 953 mètres d'altitude. J'avais un peu d'inquiétude car ce chemin, pourtant indiqué comme sentier équestre, ne semblait pas être balisé jusqu'au bout. Mais au fur et à mesure que nous évoluions, je remarquais que certaines branches de sapins avaient été coupées et que nous marchions sur les traces d'un cheval.

Vue nuageuse sur les Trois Becs

Avant d'atteindre le col, nous avons croisé un groupe de randonneurs avec un âne, finalement, les randonnées de ce type sont légion dans la région, pour le plus grand plaisir de chacun!

Nous avons alors entamé une ascension douce vers le col de la Chaudière, pour l'unique désir de faire une photo. Sur notre gauche, nous avons marché le long de l'un des Trois Becs de la forêt de Saou, le Veyou, avec au loin, Roche Courbe. Ce site remarquable, dominant la vallée de la Drôme, est réputé magnifique mais très dangereux. (Un accident mortel de randonnée s'y est produit en 2006 et le sentier du Pas de la Siara a été fermé depuis.)
On l'a fait

Puis, demi-tour, une petite descente tranquille pendant environs 700 mètres nous a permis de rejoindre notre itinéraire équestre en vue d'atteindre Rémuzat, puis de longer sa crête à 1166 mètres. Nous avons traversé un troupeau de moutons dont l'un d'eux a surgi de nulle part, tapi dans les herbes et a surpris Marius, qui a entamé une petite course. J'ai craint qu'à nouveau il ne s'emballe et soit incontrôlable, mais j'ai réussi à le calmer et l'éloigner du troupeau.

Comme chacun de nous avait l'estomac dans les talons, nous sommes redescendus et avons rejoint la départementale avant de trouver une aire de repos.
J'ai débâté Marius qui a festoyé d'herbe bien verte et grasse et j'ai à mon tour déjeuné, réchauffé par quelques rares rayons de soleil. J'ai rencontré un groupe de parisiens en vacances et leur ai fait partager mon aventure en compagnie de Marius, suscitant toujours autant d'intérêt, en effet, de nos jours, dans le monde un peu fou dans lequel nous vivons, croiser un homme et un âne dans la montagne est hors du temps.

Vers 14h30, nous avons repris notre descente jusqu a Saint Nazaire, soit tout de même 7km de descente. Bien que tranquille, je me suis demandé s'il était plus facile de descendre que de monter.

Rochefourchat

Nous avons traversé la charmante bourgade de Rochefourchat, qui ne compte que trois bâtisses et une petite église avec son petit cimetière.

Nous sommes arrivés par la départementale au gîte équestre Le relais de la source, tout près de Saint Nazaire.

Aujourd'hui, malgré le temps et l'itinéraire en dents de scie que nous avons parcouru, j'ai pu apprécier les paysages dont la diversité est toujours aussi surprenante depuis le début de l'aventure, d'un vallée à l'autre, la végétation, le climat mais aussi l'écosystème changent.
Quant à Marius, il devient de plus en plus proche et dépendant de moi, cherchant ma présence et mon contact de plus en plus souvent, sans pour autant inciter à un rapport dominant/dominé.
Je pense que lui et moi entretenons une relation basée sur le respect et la complicité, sans que l'un ne cherche à prendre l'ascendant sur l'autre.

Demain, je pense consacrer la journée au repos, peut-être avancer un peu dans mon itinéraire dans l'après-midi.
Dès jeudi, je mettrai quelques photos en ligne.

A bientôt!
Les deux compères profitent de leur journée de repos
et vous saluent bien


Nous profitons d'une bonne journée de repos dans ce charmant petit village.
Côté temps, c'est pas terrible mais une connexion gratuite au camping du village me permet d'envoyer les photos de ces derniers jours et d aujourd'hui, grâce à Eric venu me rendre visite.
Un grand merci pour vos encouragements et vos messages de soutien, qui nous permettent, Marius et moi, de continuer plus sereinement notre aventure. Grâce à vous, le site affiche en moyenne 100 visiteurs uniques par jour!.
On reprend la route demain matin. Chevilles et sabots sont reposés. Direction La-Motte-Chalencon. Un peu plus de 23 km de sentiers en haute montagne (!!!!) dans le froid (1200 mètres d'altitude). Même po peur !!!!! Un vrai bonheur !!

Un petite rivière tranquille (La Roanne) coule dans le désert...

Le gîte

Marius vu du gîte.
Inquiétude : vais-je l'abandonner ??

Marius tout ému !!!

Le sejour dans le ravin a laissé des traces : le licol a arraché la peau au niveau du menton; Marius apprend à être un dur
Dans un champ de lavande...

Hier soir, alors que j'étais seul au Relais de la Source, un cavalier, surgi hors de la nuit, André, est venu me rejoindre, avec sa jument. Nous avons passé une excellente soirée à partager notre passion quasi commune, ainsi que nos expériences. Au fil de la discussion, il m'a proposé de faire un bout de chemin avec Marius et moi le lendemain.
Nous avons donc pris le départ à 4, ce matin, vers 9h30.
Grand soleil au rendez-vous, mais le vent m'a fait supporter mon pull tout au long de la journée, même si par moment, j'ai eu très chaud. André avait en sa compagnie une petite Border Colley, qui, de sa vivacité instinctive, a fait cavaler Marius toute la matinée, à ma grande surprise.
Au moment où nous avons voulu prendre une photo de lui et de la jument d'André, allez savoir pourquoi, mais il a donné de grands coups de sabots...
Nous nous sommes séparés au bout de 6 km, chacun prenant un chemin différent.

Salut André!
André, sa jument et Marius
Nous avons entamé alors un itinéraire un peu compliqué, avec pas moins de 5 cols, entre 600 et 1133 mètres d'altitude. Nous avons donc passé successivement le col des Vignes, celui des Lièvres (886m), le col Chamauche (1037m), le col du Buisson (852m) et enfin le col du Buisson à 1012 m.
Marius s'est bien débrouillé!
J'appréhendais pour ma part un peu cet itinéraire, mais les sentiers étaient idéaux, malgré le dernier tronçon, entre le col du Buisson et La Motte Chalencon, très pentu. Je me suis rendu compte alors que c'était bien de descendre qui était le plus fatiguant. Entre le poids sur le dos qui entraîne le corps en avant et les dérapages incontrôlés sur les cailloux, difficile de ne pas perdre l'équilibre!
J'ai tout de même eu le privilège fugace de croiser deux biches. L'une d'elle a fait une grosse frayeur à Marius en détalant à notre vue, et l'autre s'était un peu approché du sentier, intriguée par le bruit que nous faisions.
Depuis combien de temps ce tacot est-il là?

J'ai quitté mon itinéraire pour rejoindre la ferme équestre Saint Antoine, à 2.5 km de La Motte Chalencon.
J'y ai été accueilli très gentiment par Francine et Robert Jouve, qui ont offert tout le confort à Marius.
Je me suis mis à table avec une vingtaine de convives et la soirée a été encore une fois très agréable, au fil des discussions. J'ai pris un délicieux repas préparé directement du producteur au consommateur, inutile de vous dire combien j'ai savouré tous les plats!

Une belle vue

Aujourd'hui, même si la journée a été très fatiguante en raison des 23 km de marche et de dénivelés, j'ai pris énormément de plaisir à constater le bonheur que transmet Marius à tous ceux que nous avons rencontrés.
Juste avant d'arriver à La Motte, j'ai croisé un couple de promeneurs. Lorsqu'elle a aperçu Marius, le visage de la randonneuse s'est éclairé et j'ai pu lire l'émerveillement dans ses yeux.
Depuis le début de ma relation avec Marius, c'est toujours le bonheur qu'il transmet aux hommes, pour mon plus grand plaisir.
L'une des deux biches que nous avons croisées.

J'ai découvert également l'intérêt grandissant de mon compagnon pour le monde qui l'entoure.
Je le savais curieux de tout, mais voilà maintenant qu'il aime faire du tourisme!
Il s'arrête presque sur toutes les fleurs pour en humer le parfum, bade le paysage panoramique, lève la tête dans le ciel, regarde tout, sent tout.... Mais n'avance pas !!!
Je dois de plus en plus souvent le rappeler à l'ordre...
Au loin, au centre de la vallée, La Motte Chalencon

Demain, je compte monter jusqu'au plateau du Saint Laurent, avec les vautours fauves, proche du village de Rémuzat.
Pour le moment, je viens de terminer ma lessive (les joies du randonneur...), j'ai fait déteint un short, il est vraiment temps que j'aille me coucher...

A demain!
Ma suite royale chez Francine et ma suite dans un ancien pigeonnier. .




Marius et Francine Jouve.

Marius qui domine le Pas des Ondes.


Petite journée samedi. Nous devions grimper sur le Saint Laurent pour y voir les vautours mais finalement nous nous sommes arrêtés vers 13 heures au camping La Piboure à La-Motte-Chalancon. Pris d'un mal de tête, j'ai débâté mon fidèle destrier pour entamer une petite sieste. A 16 heures nous avons levé le camp pour commencer la rando. Mais ma cheville me fait de plus en plus souffrir. Séquelles de jeunesse !! l'ascension s'annonçait donc difficile.


Après avoir marché quelques kilomètres, nous avons dominé le plan d'eau du Pas-des-Ondes où nous devions passer la journée trois jours plus tard. Réflexion faite et vu l'heure, j'ai décidé d'y descendre pour y rencontrer Manu, un guide de moyenne montagne et surtout un amoureux de la nature comme moi. Il travaille au lac mais n'y était pas lorsque je suis arrivé. Après avoir récupéré son numéro de téléphone, il est venu me rejoindre en fin d'après midi. Étant à la recherche d'un endroit où passer la nuit, il m'a proposé de dormir chez lui. Retour donc à La Motte... Marius a dormi en compagnie de deux agneaux dont Manu pendant quelques temps.

Cette rencontre fut très riche en échanges. Manu a lui aussi un âne! Nous avions donc plein de choses à nous raconter. Nous nous reverrons, c'est certain. D'autant qu'il a créée une association de randonnée entre l'Eygues ou l'Oule (Sentouleygues).

Demain lundi, direction le Saint Laurent et les vautours! J'ai hâte d'y être !!
Nous avons passé la nuit chez Manu, guide de moyenne montagne dont nous vour reparlerons à notre retour


J'ai quitté La Motte à 9h30 après avoir remercié Manu pour son accueil. J'avais prévu de répartir environs 26 km sur deux jours, sans trop savoir comment allait se dérouler cette étape.

Traversée des Gorges de l'Arnayon


Après m'être arrêté au camping de La Piboure où j'ai profité pour vous faire un petit coucou et envoyer que les photos, Marius et moi avons donc pris le sentier équestre tranquillement, nous nous sommes même offert de luxe de traverser l'un des nombreux champs de lavande.

Nous avons été chaleureusement reçu par Dédée au

Camping de la Pibourre

La chance a voulu que nous soyions en pleine période de récolte. J'aimerais vous faire partager l'essence qui se dégage sous nos pas, sans parler de cette féerie de couleurs.


Les dernières parcelles de lavande

Nous avons croisé un couple d'allemands qui nous ont accompagnés pendant un petit moment, et avons ainsi marché jusqu'à 900 mètres d'altitude.


Petite pause à la chapelle de Lioux


En arrivant sur le petit village de Lioux, j'ai choisi les hauteurs du village pour m'installer, débâter Marius et... Faire une petite sieste. Il était alors 17h.

Vers 19h, c'est la menace de l'orage qui m'a réveillé. Les gros nuages noirs s'ammoncelaient dans le ciel et j'ai commencé à m'inquiéter.
C'est alors qu'un couple de belges est venu à notre rencontre, se faisant également du souci pour nous.
A 21h, la pluie tombait drue et ils sont revenus nous proposer leur aide.
Ils ont pris mes sacs dans leur voiture et je les ai suivis, avec Marius, jusqu'à leur charmante bergerie.
Là, j'ai mis Marius dans le champ voisin et me suis fait gentiment héberger.
Encore une belle soirée, riche d'enseignements et de convivialité.

J'ai donc au final parcouru une quinzaine de km, soit un peu plus de la moitié du parcours que je m'étais fixé.
Ma cheville va mieux et Marius est au mieux de sa forme, quelques soient les conditions météorologiques. Pour l'heure, la pluie tombe sans arrêt me berce doucement...

A demain!

A propos de nous...

Depuis huit ans, se promène sur les sentiers de la Drôme Provençale un jeune bourricot répondant au doux nom de Marius... Au bout de la longe ... votre hôte. Il y a quelques temps, à la croisée d'un chemin, nous avons fait la rencontre de Bandit et Joëlle. Depuis nous ne nous quittons plus et partageons chacune de nos balades... Chaque année, nous associons nos périples de plusieurs centaines de kilomètres à une cause, une action caritative. Ainsi, après avoir récoltés des fonds en 2008 pour la lutte contre la Mucoviscidose, nous avons renouvelé notre action en 2009 puis en 2010 pour Gabriel, un petit garçon polyhandicapé de Condorcet dans la Drôme.

Gardons le contact